• bagdad place du marché

    Badgad place du marché

     j'ai passé la tete par la vitre ouverte de ma voiture pour regarder le ciel , un ciel bleu azure , pas un nuage en vue, une journée magnifique.
    c'etait pas la seconde ville du monde arabe pour rien, le marché était bondé depuis les événements  , la vie reprenait peu a peu.
    ah bagdad qu'es tu devenu, ou etais tu?
    il etait quasiment impossible de circuler a voiture ,un jour de marché sur la grande place tharir c'était foule assurée, alors j'avançais lentement , au pas meme.
    des charrettes tirées par des ânes malingres, des mobylettes pétaradantes transportant au moins quatre personnes,et  des vélos dégonflés se faufilaient dans cette foule suffocante, mais tellement bonne a voire.
    a ma gauche  il y avait mon ami nadjad qui vend depuis plus de 30 ans ses cotes de moutons grillées, un pur délice, lui seul pouvait et savait me régaler  avec sa viande , une viande devenu rare fut un temps mais tout allait mieux désormais. son fils été tué lors de la guerre, sa femme aussi, il reste seul a continuer sa route, son marché.
    sur ma droite  toute la famille  halda-nasri  du pere au fils, et même l'arrière grand mère tenait encore une étale de fruit et légumes, enfin elle vendait surtout des dattes,et rendait la monnaie tans bien que mal, fallait toujours faire gaffe et recompter ses sous  en repartant, car elle ne voyait plus rien la pauvre vieille.
    toute cette famille  halda-nasri s'était recomposée après les événements,et  a présent ils vivaient de la vente sur les marchés de la région.
    des dattes,de la viande ,toute sorte de bricole entassé en vrac sur un tapis, a la merci des regards avisés qui cherchaient leur bonheur pour une ultime réparation  mécanique. une belle famille ,une grande famille adorable.
     plus loin en m'enfonçant dans le marché j'ai regardé ses familles qui avaient été décimée , il y a quelques années, des séquelles pour certains ,des décès pour d'autres, mais tous avaient de nouveau le sourire sur les lèvres, un paix mince, fragile, faisait place aux tensions de part et d'autre.
    peut être  deux cents exposants, je devais en connaitre les trois quart, alors  en roulant toujours aussi lentement pour m'engouffrer au cœur du marché, j'ai saluer ceux qui m'ont reconnu dans  cette voiture qui ne m'appartenait pas .
    j'ai lu sur certain visage de la surprise de me voir au volant d'une voiture, j'en avais jamais possédé une  donc je l'ai bien compris, les ragots ont du aller bon train sur mon passage.
    au loin sur le marché j'ai cru apercevoir ma mère qui se faufilait  entre les gens,mais non j'avais du rêver car je lui avait dit de faire autre chose que la marché, je l'avais envoyé faire une course a l'autre bout de la ville , mon unique prétexte pour l'éloigner.
     je suis Ilham-wissem  Sahnoune, j'ai 28 ans et je transporte trois cent kilos d'explosif dans cette voiture ,et je la ferais exploser quand je serais au milieu du marché.
    j'aime a pensé que ma mère est loin de tout ca, j'aime a croire que je serais accueilli en martyr de ma cause, j'aime a croire qu'on me comprendra,mais surtout j'ai envie de croire que ma cause est juste.
    je suis au milieu du marché a présent, la foule est dense , je crois encore apercevoir ma mère ,mon front ruisselle, mes vitres sont remontés,... déjà des regards sur moi,  plus inquiet cette fois..j'appuie a fond sur l'accélérateur comme ils m'ont dit.... certains ont compris et se mettent a courir,d'autres restent figés .... une de mes mains crispée sur le volant se tend avec du mal vers l'arrière de la voiture  pour finir sa course sur le bouton du détonateur....



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